Actualités
Témoignages – Journée internationale des droits de l’enfant : interpréter auprès des mineur.e.s non accompagné.e.s
La Journée internationale des droits de l’enfant est célébrée chaque année le 20 novembre, date à laquelle a été adoptée en 1989 la Convention internationale des droits de l’enfant qui inscrit la protection de plusieurs droits pour tous les enfants, parmi lesquels le droit d’être soigné, protégé des maladies, le droit d’aller à l’école, le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation, le droit d’être protégé contre toutes les formes de discrimination.
Parmi les enfants qui prennent le chemin de l’exil, les mineur.e.s non accompagné.e.s (MNA) sont des enfants de moins de 18 ans, de nationalité étrangère, arrivé.e.s sur le territoire français sans être accompagné.e.s par l’un ou l’autre des titulaires de l’autorité parentale ou par un représentant légal.
Ces enfants sont particulièrement vulnérables en raison d’un parcours migratoire très souvent éprouvant et d’une situation de grande précarité en France : vie à la rue, risques de maltraitance et d’exploitation, exercices du droit d’asile entravés, suspicion de majorité, etc. (Mettre fin aux violations des droits des mineur.es isolé.es : 90 propositions pour une meilleure protection, AADJAM, La Cimade, Le Gisti, InfoMIE, Médecins du Monde, Secours Catholique-Caritas France, Unicef France).
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, nous vous [re]partageons le deuxième numéro de La Lettre de l’Observatoire d’ISM Interprétariat, diffusé en septembre dernier, et dont l’article de Une donne la parole à des interprètes pour apprendre de leur expérience du terrain sur les spécificités de leurs interventions auprès de MNA :
[Les interprètes interviewé.e.s adoptent] une posture davantage protectrice qu’envers différents publics, à différents degrés. Sana assume une position « d’aînée, plus maternante, comme on l’est au Maghreb, mêlant douceur et autorité ». Se présentant comme « tante Sana », elle n’hésite pas à adapter sa distance professionnelle pour rassurer, apaiser les jeunes et permettre ainsi une parole plus libre, tout en s’autorisant à durcir le ton si un recadrage s’impose. En tant qu’aîné.e.s qui parlent leur langue et partagent une partie de leurs repères culturels, les interprètes « sont en posture de leur expliquer les choses, d’être la personne qui va apporter les informations » sur ce nouveau pays dont les codes leur sont étrangers. Quand les professionnel.le.s en face le permettent, les quatre interprètes du groupe revendiquent cette posture proche de la médiation culturelle, qui favorise une meilleure compréhension entre les deux parties et permet de désamorcer d’éventuelles tensions. […] Les précisions culturelles sont […] cruciales pour la compréhension de la notion de minorité. D’une culture à l’autre, les repères en termes d’âge, la manière dont sont traité.e.s les enfants, varient énormément. Sans les indications fournies par l’interprète, le récit des jeunes peut vite sembler invraisemblable pour les professionnel.le.s. Daria, [interprète] d’origine afghane, explique : « on ne comprend pas que culturellement, chez nous, les adultes ne parlent pas beaucoup aux enfants, on ne leur dit pas les choses. On ne comprend pas qu’un jeune ignore tout d’un événement grave arrivé dans sa famille… Pourtant d’un point de vue culturel, pour nous c’est normal. »
Afin de découvrir l’ensemble des témoignages d’interprètes, une interview de Noémie Paté, docteure en sociologie et maîtresse de conférences à l’Institut Catholique de Paris, spécialiste de la question des MNA, et les autres contenus du numéro 2 de La Lettre de l’Observatoire, cliquez ICI.
Pour poursuivre la réflexion autour de l’interprétariat auprès des MNA, rejoignez les participant.e.s de la troisième édition du Programme 3D Dialogues, Droits et Diversité, dont le Module 5 organisé les 17 et 18 avril 2025 sera consacré à la thématique Mineur.e.s non accompagné.e.s : quel accueil entre contrôle migratoire et protection de l’enfance ?, pour comprendre les enjeux et réalités de la prise en charge et de l’accompagnement des MNA et les spécificités du travail des interprètes auprès de ces jeunes. Pour vous inscrire, remplissez le formulaire en ligne en cliquant ICI.
La Lettre de l’Observatoire propose, à travers différentes rubriques, d’approfondir certaines thématiques abordées dans le cadre des échanges de l’Observatoire, en recueillant des témoignages, en donnant la parole à des expert.e.s, et de revenir sur des actions menées. Que vous ayez déjà participé ou pas encore à certaines actions du projet, la Lettre de l’Observatoire vous permet de découvrir la pluralité des personnes, des expertises, des disciplines qu’il rassemble, ainsi que la diversité des formats et échelles des actions réalisées.
À lire également
ISM Interprétariat vous adresse ses meilleurs voeux pour l’année 2025 !
LireObservatoire – Replay du premier module sur l’accès aux droits et aux services publics
LireTémoignages – Participation au projet sonore de Longueur d’Ondes sur l’interprétariat en santé
Lire
Vous avez une question ?
Vous souhaitez obtenir un devis ?
Vous souhaitez devenir partenaire ?