28 novembre 2024

Témoignage – Intervention d’ISM Interprétariat auprès du Samusocial de Paris

Le 5 novembre 2024, notre association, par la voix de l’une de ses interprètes, est intervenue auprès de l’équipe SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation) du Samusocial de Paris. Intervenante, Diana, interprète par téléphone et visioconférence en roumain et ukrainien, dans le domaine médico-social depuis 2019, revient sur cet événement, et explique ce qu’est le métier d’interprète et les bonnes pratiques pour travailler avec un.e interprète :

« Le métier d’interprète consiste à transmettre fidèlement des messages d’une langue à une autre en temps réel, tout en respectant les nuances culturelles et le contexte de l’échange. Pour moi, l’interprète est le spécialiste de la langue parlée. Un interprète doit être capable de comprendre et restituer le sens exact des propos, sans le modifier, tout en adaptant son discours pour que le message soit clair pour chaque partie. »

Au-delà de l’excellente maîtrise des langues de travail, qui implique une bonne connaissance de la grammaire, du vocabulaire, une compréhension des expressions idiomatiques, des registres de langue, et des subtilités culturelles, Diana précise que le métier d’interprète implique aussi une capacité d’écoute active et de concentration. L’interprétation exige une attention soutenue pour comprendre des informations souvent complexes ou techniques, en temps réel. L’interprète doit pouvoir écouter, analyser, et reformuler rapidement sans perdre le fil de la conversation.

Intervenant dans un cadre déontologique inscrivant des règles à respecter, comme la confidentialité des échanges, être interprète suppose tout autant de faire preuve de flexibilité et d’adaptabilité car les lieux intervention sont très variés, les sujets et les environnements sont divers, parfois très techniques ou émotionnellement chargés.

Le Samusocial de Paris est un partenaire d’ISM Interprétariat et Diana explique les spécificités des appels qu’elle reçoit, parmi lesquels la conduite d’une évaluation de la situation de la personne effectuée par l’écoutant.e social.e pour comprendre ses besoins spécifiques (problème d’hébergement, de santé, d’aide alimentaire, services sociaux, etc.). Lors de ces appels, les émotions sont souvent intenses car les appelant.e.s peuvent être en détresse, anxieux.ses ou en colère, et l’interprète fait face à ces émotions, tout en maintenant une communication claire.

« Ces appels présentent plusieurs caractéristiques uniques, comme l’identification de la personne par l’écoutant social et la diversité des publics, qui incluent des personnes sans abri, des familles en difficulté, et des individus aux besoins variés. »

Enfin, Diana partage des bonnes pratiques pour travailler avec un.e interprète, qui soutiennent une collaboration efficace dans un dialogue à trois avec la personne allophone accompagnée. L’une de ces bonnes pratiques est de partager à l’interprète des informations contextuelles, sur le sujet de l’échange, sur la personne à laquelle ils/elles s’adresseront, ce qui facilitera la précision de l’interprétation.

Regarder et parler directement à la personne allophone accompagnée aide à établir une relation de confiance et démontre que l’échange est bien entre le/la profesionnel.le et la personne aidée. De plus, la mission de l’interprète n’est pas celle d’une « traduction mot à mot », ainsi il est important de faire confiance à son expertise, et de lui laisser le temps de son interprétation, afin de garantir que chaque message soit transmis dans l’intégralité du sens, et une meilleure fluidité de la conversation.