23 avril 2025

Linguistique – Aujourd’hui, c’est la Journée de la langue anglaise et de la langue espagnole !

Chaque année, le 23 avril est l’occasion de célébrer deux des langues les plus parlées et influentes au monde : l’anglais et l’espagnol. Cette date n’a pas été choisie au hasard : elle rend hommage à deux figures majeures de la littérature mondiale. C’est en effet le jour de la disparition de Miguel de Cervantes, auteur du légendaire Don Quichotte, et celui de la naissance – et du décès – de William Shakespeare, dramaturge et poète incontournable.

Ces journées sont célébrées dans le cadre des Journées des langues des Nations Unies, instaurées en 2010 par l’ONU pour promouvoir la diversité linguistique et culturelle. Leur objectif : mettre à l’honneur les six langues officielles de l’Organisation (anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe) et sensibiliser à l’importance du multilinguisme dans les échanges internationaux.

Des langues vivantes, parlées sur tous les continents

En 2024, ces deux langues continuent de structurer les échanges humains, professionnels, politiques et culturels :

  • L’anglais est parlé par environ 1,5 milliard de personnes dans le monde, dont 400 millions de locuteurs natifs.
  • L’espagnol rassemble plus de 595 millions de locuteurs, dont 500 millions de natifs, faisant de lui la deuxième langue maternelle la plus parlée au monde.

Langues de terrain chez ISM Interprétariat

Pour notre association, ces langues sont bien plus que des statistiques : elles sont au cœur du quotidien de nos interprètes.
En 2024 :

  • L’anglais fait partie du top 3 des langues les plus demandées pour l’interprétariat en présentiel.
  • Il se classe en 6ème position des demandes pour l’interprétariat par téléphone.
  • L’espagnol, quant à lui, arrive en 9ème position dans le top 10 des langues les plus sollicitées en présentiel, avec 2 308 interventions réalisées dans cette langue au cours de l’année 2024.

Ces demandes traduisent une réalité forte : ces langues sont essentielles pour accompagner les personnes exilées allophones dans leurs démarches administratives, juridiques, sociales et sanitaires, et pour garantir leur accès aux droits et aux soins.

L’espagnol, une langue essentielle dans la demande d’asile

L’espagnol est également l’une des langues clés dans le champ de l’asile, notamment dans les échanges avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). A l’OFPRA, l’espagnol est la 4ème  langue la plus sollicitée pour l’interprétariat en 2024, faisant écho à l’évolution des demandes d’asile en France cette même année.

« Les personnes en demande d’asile auprès desquels j’interviens à l’OFPRA et à la CNDA, viennent principalement de Colombie et du Venezuela, et dans une moindre mesure, du Pérou et de Cuba également. Les accents et certains termes propres à l’Amérique latine diffèrent de l’espagnol d’Espagne. Certains termes du quotidien ou de la rue reviennent assez souvent et sont vite appris par les interprètes, comme « vacuna », littéralement le « vaccin » mais qui veut dire aussi « extorsion », ou « sapo », littéralement « grenouille » mais qui veut dire « balance » dans le langage de rue. Parfois nous devons également nous adapter au niveau de langue du demandeur en face de nous, et employer des mots plus simples. Certaines thématiques reviennent assez souvent en fonction des pays d’origine : en Colombie, beaucoup de gens évoquent les problèmes de violences et d’extorsions liés aux cartels et guérillas, au Venezuela, les difficultés liées à l’oppression du régime actuel, à Cuba, même chose, et au Pérou, les gens évoquent souvent des problèmes de délinquance ou de corruption. Il faut également bien connaître ces réalités afin de traduire au mieux. »

— Albino, interprète en espagnol et en portugais depuis 2022

En cette Journée de la langue espagnole et de la langue anglaise, nous saluons la richesse de ces langues, mais aussi le travail minutieux, humain et exigeant des interprètes qui les pratiquent. Grâce à elles et eux, des histoires se racontent, des droits s’expriment, des ponts se construisent.